Anacharsis - tous les sons

Anacharsis - tous les sons

Tous les sons des éditions Anacharsis

Anacharsis

Retrouvez ici tous les sons des éditions Anacharsis : créations audio, simples lectures et émissions ou conférences enregistrées avec nos auteurs et autrices. Fusion des trois podcasts des éditions Anacharsis : Créations audio, Lectures et Vu de l'extérieur. Le catalogue des éditions Anacharsis se divise en quatre collections ("Famagouste", "Les ethnographiques", "Essais" et "Fictions" ) et accueille des textes écrits au fil du temps, récits de voyages – authentiques ou étranges –, témoignages, mais aussi essais ou romans dont le dénominateur commun est de mettre le lecteur en présence d’un questionnement sur l’altérité.

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Anacharsis - créations audio > Les Sanglots de l'aigle pêcheur

Construit à partir de la collecte qu’Alban Bensa et Jean-Claude Rivière, linguiste, ont fait de 1973 à 2011 autour de récits et poésies sur la guerre coloniale de 1917, ce documentaire est à la fois une mise en forme sonore du livre Les Sanglots de l'aigle pêcheur et une création propre.

Documentaire réalisé par L’Orage

En avril 1917, des Kanak du Nord de la Grande Terre se lancent dans une guerre contre les autorités françaises et leurs soutiens locaux. Refusant le recrutement de nouveaux « volontaires » pour aller se battre en Europe et exaspérés par le déni d’existence que leur opposait la colonie, ils luttent douze mois durant, jusqu’à épuisement.
Vaincus par les armes, décimés, dispersés et pourtant toujours là, c’est à la parole et à l’écriture qu’ils confièrent le soin de garder mémoire de ce temps. Ce livre met en scène les voix qui, de 1919 à 2011, portent avec elles l’histoire de la Guerre kanak de 1917, son souvenir et son actualité. Liant histoire et anthropologie, articulant récits et épopées versifiées ici publiés en bilingue et commentés, cet ouvrage déploie une polyphonie par laquelle ses auteurs et des écrivains, poètes et narrateurs kanak de jadis et d’aujourd’hui composent ensemble une œuvre engagée dans la prise de souveraineté intellectuelle des Kanak.

Partie historique d’Adrian Muckle traduite de l’anglais par Frédéric Cotton.
Récits traduits du paicî par Kacué Yvon Goromoedo et Alban Bensa.

Les Sanglots de l'aigle pêcheur

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Anacharsis - vu de l'extérieur > Une brève histoire du droit en Europe - Le Cours de l'histoire (France Culture)

La "common law", le droit britannique, est souvent présentée comme différente du droit européen, car elle s'appuierait davantage sur la jurisprudence que les droits continentaux. L'analyse historique confirme-t-elle cette idée communément répandue ? Les Anglais font-ils vraiment tout différemment ?

Avec Tamar Herzog, historienne du droit, juriste, professeure à l’université de Harvard
brève histoire du droit en Europe
Une brève histoire du droit en Europe, Tamar Herzog

Dans Le Journal de l’Empire du 31 juillet 1808, le géographe français Conrad Malte-Brun s’intéresse au droit anglais : "Le droit anglais, comme tout autre système de loi, formé successivement par agrégation et sans plan, se divise en deux parties : les statuts, et la loi commune ou les coutumes.", rappelle-il, et il précise : "La loi commune, c’est-à-dire la loi non écrite, résultat des usages, réunit à quelques principes d’un prix inestimable, une foule d’incohérences, de subtilités, d’absurdités, de décision tout à fait capricieuses." Au moment où Malte-Brun écrit ces mots, la France est en guerre contre l’Angleterre et Napoléon a déjà imposé le Code civil en France et même un peu partout en Europe. Est-il vrai que le droit anglais serait une exception dans l’histoire ?

La naissance de la "common law" anglaise au XIIe siècle

Beaucoup d’historiens ont avancé que l’Angleterre avait emprunté une voie juridique singulière à partir des XIe et XIIe siècles, et construit un nouveau système juridique, bien différent du ius commune continental, qui domine le reste de l’Europe. L'historienne du droit Tamar Herzog s’attache à discuter cette idée et à en montrer les limites, en mettant en évidence ce qui rapproche les deux systèmes juridiques, afin de montrer qu’ils appartiennent tous deux à une même tradition européenne.

La common law au moment de son apparition est très influencée par le droit romain, le droit canon, et les droits autochtones, en l’espèce un droit germanique importé par les Germains lors des invasions, ce qui rapproche l’Angleterre d’autres pays européens. Pourtant, il est incontestable que dès le XIIe siècle, le droit anglais se singularise, tandis qu’émerge une juridiction royale, avec l’apparition de cours de justice royales qui se superposent aux juridictions déjà en place, tribunaux locaux, municipaux, féodaux ou ecclésiastiques. Tamar Herzog, professeure à l’université d'Harvard, souligne qu'il y a plusieurs droits locaux en Europe : "Chaque groupe a son propre système juridique. (...) La common law anglaise commence avec un monarque qui essaie de créer un droit commun à tout le royaume pour éliminer les droits locaux. En réalité, la common law commence avec une série de tribunaux royaux. Dans toute l’Europe, une opposition s'élève contre l'émergence du pouvoir royal face au pouvoir des coutumes locales."

L'expansion de la juridiction royale a pour conséquence l'apparition de nouveaux mécanismes juridiques, dont le plus important est le système des writs, qui est le fondement même de la common law. Le writ est un ordre du roi écrit en latin sur un parchemin portant le sceau royal. C'est par cet ordre que le roi intervient pour régler une situation d’infraction ou de trouble. Les writs proposent des solutions pour gérer ou trancher un conflit : ils indiquent comment régler le problème et sont destinés à garantir la paix.

Au milieu du XIIe siècle et surtout au XIIIe siècle, les writs s'institutionnalisent. La chancellerie se met à garder une trace des writs précédents, qui cessent d’être des solutions au cas par cas, pour devenir des formules fixes que les plaideurs peuvent obtenir. Un répertoire des writs existants se met en place. Il en existe une quarantaine en 1189. Les writs prolifèrent, ce qui entraîne une extension de la juridiction royale, qui se banalise, alors qu’elle était auparavant perçue comme exceptionnelle.

C’est ce système qui prend peu à peu le nom de common law. Il est dit commun car il se superpose aux juridictions locales, municipales et féodales, englobe tout le royaume et s’adresse à toute personne ayant prêté allégeance au roi. Il s’agit donc d’une communauté politique. La common law s'oppose ainsi au ius commune qui mêle droits romains, canon et féodal, et qui est dit commun car il est partagé théoriquement par tous les habitants de la chrétienté latine, qui malgré leurs appartenances politiques diverses adhèrent à une seule et même culture, une seule et même religion et un seul et même droit.

Pourtant Tamar Herzog montre que, contrairement aux idées reçues, le droit romain est le fondement de la common law anglaise tout comme il est le fondement du droit européen. Au Moyen Âge, une grande diversité de normes coexiste en Angleterre, venues à la fois du droit romain, canon, germanique, féodal et local - ce qui ne distingue pas l’île du continent. De plus, l’expansion de la juridiction royale, justifiée par l’obligation de garantir la paix, n’est pas originale à l’échelle de l’Europe : les monarques anglais, tout comme leurs homologues européens, cherchent simplement à affirmer leur supériorité vis-à-vis des seigneurs féodaux.

Il existe néanmoins des différences entre la common law et le droit européen continental. Les monarques normands créent leurs propres tribunaux, là où d’autres monarques utilisent le ius commune pour assurer la concorde. Les jurys populaires acquièrent une grande importance en Angleterre aux XIIIe-XIVe siècles, et jouent un rôle différent de celui qu’ils ont en Europe : sur le continent, c’est le juge qui est chargé de garantir la justice, tandis qu’en Angleterre, le juge ne fait que diriger et superviser la procédure, et délègue la décision à des jurys.

Il serait donc abusif de dire que le ius commune et la common law sont identiques, mais ils appartiennent clairement à la même famille. La common law serait ainsi une simple variante des multiples systèmes juridiques qui ont dérivé du ius commune. Le système juridique mis en place par les monarques normands à partir du XIe siècle est bien l’héritier d’un passé européen et participe du présent européen de l’époque.

La réinvention de la "common law" au XVIIe siècle

C’est seulement au XVIIe siècle que la common law se singularise véritablement par rapport au droit continental, lorsque les juristes anglais se mettent à revendiquer la différence radicale et la supériorité de leur système normatif. Ils affirment, au prix d’une totale réécriture de l’histoire juridique et politique anglaise, que l’Angleterre possède un droit coutumier authentique, un droit anglo-saxon antérieur à la conquête normande du XIe siècle, et qui refléterait l’esprit de son peuple. Ainsi réinterprétée, la common law devient "commune" parce qu’elle trouve ses origines dans la communauté. Tamar Herzog évoque également la dernière étape, plus tardive, qui parachève la singularisation de la common law anglaise : c'est surtout au "XIXe siècle que le droit anglais devient différent par rapport au reste de l’Europe. La codification fait débat en Angleterre : de nombreux Anglais veulent avoir un code parce qu’ils ont l’impression que le droit est trop compliqué, parfois archaïque, avec du droit féodal, pas totalement disparu ; tandis que d'autres Anglais pensent que la common law est impossible à codifier." Pour toutes ces raisons, l’Angleterre serait donc une exception, opposée aux systèmes juridiques européens qui eux suivent le droit romain. C’est ainsi qu’est né le mythe de l’exception anglaise, qui a subsisté de l’époque moderne à nos jours !

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Anacharsis - vu de l'extérieur > Les Sept contre Thèbes (Ombres Blanches)

Rencontre avec Pierre Judet De La Combe sur la pièce d'Eschyle récemment traduite aux éditions Anacharsis, Les Sept contre Thèbes.
Les Sept contre Thèbes

Thèbes, cité mythique. Étéocle et Polynice, les fils d’Œdipe, ont été maudits par leur père. Aujourd’hui, Étéocle est roi, et son frère vient lui enlever le trône par la force. Il est accompagné de six autres guerriers, superbes et fulminants, chacun face à l’une des sept portes de la ville. Au terme du combat, la cité sera sauve, mais au prix d’un fratricide réciproque. L’apaisement, musical, viendra du chœur des jeunes thébaines.

Autour de cette « pièce de guerre » lestée d’une force suggestive inouïe, Pierre Judet de La Combe interroge toutes les opportunités interprétatives que soulève Eschyle dans cette tragédie trop méconnue, sur le politique, la guerre, le mythe et les rites, mais au-delà, sur la puissance vertigineuse du langage.

Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER

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Anacharsis - vu de l'extérieur > Allons enfants de la Guyane - Secrets d'info (France Inter)

Pendant des décennies, en Guyane, et jusqu’à aujourd’hui encore, des milliers d’enfants issus des différentes communautés autochtones ont grandi dans des pensionnats catholiques. La journaliste Hélène Ferrarini a enquêté sur cette politique d’assimilation forcée menée par le clergé catholique.

L'invitée : Hélène Ferrarini, journaliste et autrice du livre-enquête Allons enfants de la Guyane. Éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République

Sélection prix Albert Londres 2023

Allons enfants de la Guyane

Les “homes indiens” existent en Guyane depuis plusieurs décennies. Ce sont des pensionnats catholiques gérés par des prêtres et des sœurs qui appartiennent à différentes congrégations. Ces internats, qui ont pour objectif de scolariser, assimiler et évangéliser les enfants amérindiens et noir-marron, sont financés par de l’argent public, explique la journaliste Hélène Ferrarini dans son livre Allons enfants de la Guyane (Éd. Anacharsis). Car en Guyane, la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État n’est toujours pas appliquée à ce jour, “aujourd'hui, quelques prêtres catholiques sont toujours rémunérés par la collectivité territoriale de Guyane”.

Les religieux se rendent auprès des familles autochtones pour les convaincre de leur confier leurs enfants. Après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’administration préfectorale finance encore les “homes”, "les gendarmes peuvent prêter main forte aux religieux quand il s'agit de convaincre des familles récalcitrantes”, précise Hélène Ferrarini. Il arrive aussi que des religieux utilisent les soins médicaux pour gagner la confiance de certaines familles. “Il faut inscrire ça dans un contexte plus large. Les communautés amérindiennes, lorsque les pensionnats se mettent en place, sont très fragilisées. Elles sont peu nombreuses et aussi sujettes à toutes sortes de maladies.” Selon Hélène Ferrarini, environ 2 000 enfants seraient ainsi passés par ces homes indiens.

Une fois dans les pensionnats, on leur interdit tout ce qui les rattache à leur culture, comme leur langue natale ou leur vêtement traditionnel. Filles et garçons doivent s’habiller à l'européenne et s’adapter à un nouveau régime alimentaire. “Plongés dans un contexte de violence qui est celui de la vie dans les internats, où ils sont mis sous pression et en perte de repères, des enfants qui ne sont pas violents à la base le deviennent”, poursuit la journaliste.

Des dissensions apparaissent au sein du clergé dans les années 70. Puis les mouvements autochtones dénoncent l’assimilation autoritaire qui est conduite par le biais des homes indiens. Peu à peu, les pensionnats du littoral ferment. Celui de Maripasoula cessera ses activités en 2012, mais celui de Saint-Georges-de-l'Oyapock est encore ouvert aujourd’hui. Lorsqu'il sera fermé, “la question du déracinement des enfants qui poursuivent leur scolarité et vivent à deux jours de pirogue de leur famille, dans un contexte culturel extrêmement différent de celui du village dans lequel ils ont grandi se posera toujours”, relève cependant Hélène Ferrarini.

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Anacharsis - vu de l'extérieur > Famagouste : Le goût des sources médiévales

Avec Frantz Olivié, éditeur chez Anacharsis, Claire Judde de Larivière, maître de conférences à l'université Jean Jaurès, Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, et Emmanuel Laurentin, animateur du Temps du débat sur France Culture. Rencontre enregistrée aux Rendez-vous de l'histoire de Blois.

« Famagouste est sur le bord de la mer… Je ne dis rien des épices, on en voit partout, comme le pain chez nous. Je n’ose parler des pierres précieuses, des étoffes d’or et des autres richesses, on ne me croirait pas. »
Telle est Famagouste quand Ludolph de Sudheim la visite au XIVe siècle, riche, secrète, multiple.
Tels sont les écrits que les historiens et les historiennes croisent parfois au détour d’un rayonnage d’archives qu’on ennoblit du nom de sources.
Tels sont les textes que publie Anacharsis depuis 20 ans dans la collection Famagouste, avec l’aide d’historiens et d’historiennes attentifs aux dimensions littéraires de leurs matériaux.
Pour aborder l’Histoire par les sources, portés par le plaisir pur de la lecture, en gardant en bouche la saveur d’un nom qui évoque un crustacé : Famagouste !
Chronique, Cola di Rienzo Rêver de soi Les vêpres siciliennes Naufragés Dans l'empire mongol